Dossier spécial – Le CSAI fait feu de tout bois pour soutenir les parents immigrants et défendre les droits des enfants

Pourquoi s’intéresser à cet enjeu ?

Le MIFI prend 4 engagements à la suite du rapport Laurent

En avril 2019, le décès d’une fillette de 7 ans à Granby crée une onde de choc au Québec. En mai 2019, le gouvernement met sur pied une commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse sous la présidence de Régine Laurent. Deux ans plus tard, en mai 2021, le rapport faisant le point sur les constats et les recommandations de la Commission Laurent est publié. Dans la synergie de la publication du rapport, le gouvernement met sur pied un groupe d’action interministériel pour la bienveillance envers les enfants. Deux mois plus tard, un plan d’action est publié dans le cadre duquel le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Inclusion (MIFI) s’engage à mettre en œuvre 4 actions :

  • Bonifier le contenu de la session Objectif intégration destinée aux nouveaux arrivants en ajoutant des éléments de sensibilisation sur la bienveillance à l’égard des enfants et la protection de la jeunesse.
  • Soutenir les organismes pour offrir les Ateliers Espace Parents (rôle parental en contexte québécois, habiletés parentales, acteurs et rôles, notamment la Direction de la protection de la jeunesse ou DPJ)
  • Implanter des services d’intervenants communautaires interculturels (ICI) pour assurer le lien entre les familles immigrantes, les services de protection de la jeunesse ainsi que les services destinés aux jeunes en difficulté et leurs familles.
  • Former le personnel œuvrant auprès des familles immigrantes (institutionnel et communautaire)

 

Le CSAI se voit confié par le MIFI le mandat de contribuer à la mise en œuvre des trois premières actions et prend l’initiative de contribuer à la quatrième. Dans les chapitres suivants, nous revenons plus en détail sur les actions déployées par le CSAI.

Les jeunes Noirs et racisés sur-représentés dans les services de protection de la jeunesse

Depuis les années 1970 des recherches[1] se penchent sur la représentation disproportionnelle des jeunes issus des communautés Noirs dans les services de protection de la jeunesse en Amérique du Nord. La notion de représentation disproportionnelle fait référence au fait que la place relative de certains groupes ethnoculturels dans le système de protection ne reflète pas leur poids démographique dans la population générale. Depuis 2008, des recherches réalisées au Québec[2] par Sarah Dufour (professeure en psychoéducation à l’UdeM) et Chantal Lavergne (chercheure à l’Institut Universitaire Jeunes en difficulté) ont permis de documenter ce phénomène au niveau de la DPJ francophone. La professeure en travail social à McGill, Alicia Boatswain-Kyte[3] a pour sa part étudié cette question dans les Centres Jeunesse Batshaw à Montréal.

Si la disproportion des jeunes Noirs dans le système de protection de l’enfance est bien documentée, les raisons qui expliquent ce phénomène sont encore débattues. En 2019, Chantale Lavergne et Sarah Dufour mentionnaient trois hypothèses :

  • Des besoins plus importants. Les enfants de familles racisées présenteraient un certain nombre de facteurs de risque de maltraitance tels que la pauvreté, la monoparentalité et l’exclusion sociale et territoriale.
  • La présence d’aprioris dans les signalements et les décisions. La probabilité que les enfants de minorités visibles fassent l’objet d’un signalement serait plus grande que les enfants caucasiens à cause de biais qui nourrissent une vigilance plus importante de la part des acteurs susceptibles de faire des signalements. Soit une forme de profilage racial.
  • L’absence de services adaptés culturellement. Cette troisième hypothèse fait référence à un manque d’accès aux services qui pourraient prévenir la maltraitance et au fait que les services existants seraient inadéquats sur le plan culturel.  

 

Dans le même sens, le chapitre 10 du Rapport Laurent traite des réalités vécues par les nouveaux arrivants immigrants, compte tenu du stress d’adaptation importants qu’ils peuvent vivre. Il démontre aussi que certaines communautés ethnoculturelles n’ont pas accès à des services publics adaptés pour eux et que cela a des impacts sur le développement et le bien-être des enfants. Enfin, il relève que la plupart des signalements faits à la DPJ en lien avec les enfants immigrants le sont pour négligence et pour abus physiques ou risque d’abus physiques. Le rapport recommande d’adapter les services aux communautés ethnoculturelles.

Dans les chapitres suivants, nous vous présentons plus en détail les actions déployées par le CSAI en lien avec cet enjeu complexe.

Les sessions Objectif Intégration

Les sessions Objectif Intégration visent à aider les personnes immigrantes à s’adapter à leur nouvel environnement et à mieux comprendre le fonctionnement de la société québécoise. Il s’agit d’une série d’ateliers d’une durée totale de 24 heures, qui aborde des sujets importants tels que les codes culturels, les valeurs démocratiques et les valeurs québécoises exprimées par la Charte des droits et libertés de la personne. Le contenu des sessions est élaboré par le MIFI qui a ajouté des éléments de sensibilisation sur la bienveillance à l’égard des enfants et la protection de la jeunesse, engagement pris à la suite du rapport Laurent. Le CSAI fait partie des 6 organismes montréalais mandatés par le MIFI pour offrir ces sessions.

 

Le CSAI propose les sessions Objectif Intégration selon trois formules différentes pour faciliter leur accessibilité : en journée, en soirée et en fin de semaine.  Au cours de la dernière année, le CSAI a donné 12 sessions et 184 participants ont obtenu leur attestation finale dont 47% de femmes et  53% d’hommes.  

Les ateliers Espace Parents

Les ateliers Espace Parents sont le fruit d’une collaboration entre les milieux communautaire, institutionnel (DPJ-CIUSSS) et universitaire. La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Sarah Dufour de l’Université de Montréal et Chantal Lavergne du Centre de recherche Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l ’Île-de-Montréal ont codirigé le projet.

Ces ateliers ont été développés dans le but de répondre aux besoins des parents d’immigration récente. Ils visent à renforcer le sentiment de confiance des parents immigrants en leur capacité d’adaptation afin qu’ils puissent soutenir leurs enfants dans leur intégration et le développement de leur plein potentiel au sein de la société québécoise. Ces ateliers sont conçus avant tout pour réfléchir avec les parents aux impacts de l’immigration sur leur famille et les outiller à avoir une meilleure connaissance de l’organisation des ressources pour pouvoir y recourir au besoin.

Les ateliers Espace parents prennent la forme d’une série de 9 ateliers thématiques de 2 heures. Les thèmes abordés : L’impact de l’immigration sur la famille – Être un père, une mère et un couple immigrants – Les réseaux de soutien de la famille – Les besoins et l’identité de l’enfant – Comment faire équipe pour l’enfant – Des manières efficaces d’encadrer mon enfant – Les difficultés parentales.

Ces ateliers offrent un espace d’information et d’échange sécuritaire et confidentiel en lien avec les défis vécus par les parents immigrants en contexte québécois. Cette année, nous avons donné les ateliers en français, anglais, ukrainien, perse et espagnol. Et 57 parents ont en ont bénéficié. Ces ateliers restent plus populaires chez les mères (67.5% des participants).

Les initiatrices du projet, des animatrices et des parents immigrants témoignent : https://vimeo.com/285871912

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Les intervenants communautaires interculturels Famille protection de la jeunesse (ICI FPJ)

Le mandat principal des intervenants communautaires interculturels (ICI) est de faciliter la collaboration entre les familles et les ressources de la société d’accueil et ainsi de faciliter l’accès des personnes immigrantes aux services institutionnels et communautaires dont elles ont besoin. Des recherches-actions ont documenté les impacts très positifs du travail des ICI dans le milieu scolaire, de la petite enfance et de la santé. Ce qui a amené le MIFI à soutenir le développement de ce métier relativement nouveau dans les organismes d’accueil des RPCÉ. Le CSAI a été partie prenante de cette initiative novatrice dès ses débuts.

Au départ, les postes d’ICI étaient dédiés aux RPCÉ. Cependant, depuis septembre 2021, le MIFI a décidé de financer des postes d’ICI dédiés aux autres catégories d’immigrants sur une base expérimentale. C’est dans ce cadre que le CSAI a obtenu le mandat de déployer des services dans 4 domaines : la jeunesse, l’éducation (0 à 17 ans), la défense des droits des femmes et la famille-protection de la jeunesse (FPJ). C’est l’ICI FPJ qui nous intéresse plus particulièrement dans le cadre de cet article.

Cependant il est important de souligner l’importance des collaborations internes. Les ICI FPJ font un important travail de sensibilisation des intervenants du CSAI en contact avec des parents immigrants aux enjeux liés à la parentalité et à la protection de la jeunesse.  D’ailleurs, de nombreuses références de parents vers les ateliers espace parent ou l’ICI FPJ viennent de l’interne.

L’ICI FPJ anime des sessions d’information auprès des parents sur des thèmes tels que :

  • La sécurité, la protection et le bien-être des enfants
  • La bienveillance envers les enfants (0 à 17 ans) pour leur développement
  • Le rôle du Directeur de la protection de la jeunesse
  • Les services des CISSS, CIUSSS et l’accès à ces services

Enfin dans son rôle d’agent de liaison et de médiateur interculturel, l’ICI FPJ veille à :

  • Soutenir et accompagner les parents à travers toutes les étapes du processus de la protection de la jeunesse
  • Aider les professionnels des services des 2 DPJ montréalaises (francophone et anglophone) à optimiser la communication avec les familles immigrantes, à identifier des stratégies d’intervention culturellement adaptées et à bien saisir les référents culturels (interprétation culturelle)
  • Servir de médiateur interculturel en intervenant lors de différends entre les familles immigrantes et les institutions (DPJ, CIUSS, CISSS, services policiers, etc.)

 

Cette année, les ICI FPJ ont desservi 92 personnes issus de 19 pays. Sur ce nombre, 70% étaient des femmes. Les pays les plus représentés étaient l’Ukraine (20%), l’Iran (14%), la Chine (11%) et la Colombie (9%)

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La formation des partenaires en lien avec l’immigration et le rapprochement interculturel

Depuis plusieurs années, le CSAI offre des services gratuits pour soutenir les acteurs locaux intéressés à mieux connaitre les réalités variées des personnes immigrantes ainsi que les ressources locales et régionales disponibles et à faciliter la prise en compte des réalités immigrantes et l’adaptation de leurs pratiques.   Cette dernière année, 17 sessions de formation ont été organisées à la demande de nos partenaires. Ce qui a représenté 284 participations de personnes issues de 23 organismes.

Au fil du temps, le CSAI a choisi de développer certains contenus parce nous les considérons comme incontournables pour des personnes amenées à intervenir auprès des personnes immigrantes. C’est le cas des formations Approche Interculturelle (3h) et Statuts et parcours migratoires (2h).

D’autres contenus ont été développées pour répondre aux demandes de nos partenaires, c’est le cas des formations Racisme et discrimination – Lexique et pistes d’action (4h), Racisme et discrimination– Le trauma social (2h), Enjeux et défis des jeunes de deuxième génération (2h) et Interprétariat : enjeux et opportunités pour les intervenant.e.s de 1ère ligne (1h30).

La formation Partenaires pour le soutien des parents immigrants et le respect des droits des enfants (3h) qui nous intéresse plus particulièrement dans le cadre de cet article est née du croisement entre un souhait et une opportunité.

Depuis que nous offrons les ateliers Espace parents, nous souhaitions offrir un espace de formation et d’échange pour les intervenants susceptibles de faire des signalements. Faire cheminer les parents est essentiel mais mieux outiller les intervenants pour éviter des sur ou des sous-signalement l’est tout autant. Entre outre, nous avons toujours été animés par la conviction qu’un milieu local tissé serré et travaillant en synergie est un facteur de protection puissant pour les familles et leurs enfants.

Nous avons été approchés par Roxanne Caron, professeur en Travail social à l’UdeM pour accueillir une stagiaire de maitrise en travail social intéressée par les enjeux de protection de la jeunesse et d’immigration. C’est ainsi que de septembre 2022 à juin 2023, Marilena Liguori a collaboré avec nous à temps partiel. Un des mandats confiés à la stagiaire était de monter une formation pour les acteurs locaux sur les enjeux de protection de la jeunesse en contexte d’immigration. Cette formation a été élaborée en étroite collaboration avec le comité aviseur FPJ[1] mis en place pour guider et encadrer la stagiaire.

L’objectif de la formation est d’outillé les intervenants afin qu’ils soient en mesure d’apporter une réponse proportionnée à la situation, au bon moment et avec la bonne intensité lorsque la situation d’un enfant ou d’un jeune leur semble préoccupante. Pour atteindre cet objectif, nous échangeons autour de trois thèmes :

  • Les réalités variées des familles immigrantes et réfugiées nouvellement arrivées au Québec dans l’exercice de leur rôle parental
  • Les ressources institutionnelles et communautaires pour venir en aide à ces familles
  • Les situations qui nécessitent un signalement à la DPJ et le traitement qui est fait des demandes. Cette partie est animée par notre précieuse partenaire Nancy Houle, Cheffe de service Accueil DPJ au CIUSSS du Centre-Sud-de-l ‘Île-de-Montréal.

Pour élaborer cette formation, nous avons consulté de nombreux acteurs clés : chercheurs, agents de concertation locale, intervenants du milieu communautaires, professionnels des CIUSSS et de la DPJ. Ainsi, la planification de ces ateliers a permis au CSAI de clarifier et de consolider ses collaborations avec les deux DPJ.

La formation Partenaires pour le soutien des parents immigrants et le respect des droits des enfants a été donné à la grande satisfaction des acteurs locaux de VECSP le 26 mai (12 participants issus de 9 organismes), de Verdun le 1er juin (12 participants issus de 8 organismes) et de Lachine le 7 juin (16 participants issus de 8 organismes). En accord avec les acteurs locaux ayant participé aux formations, nous nous sommes fixés comme objectif de donner cette formation dans le milieu scolaire et de la santé car ce sont ces intervenants qui signalent le plus les personnes immigrantes et racisées. Les ICI du CSAI ont été invités à participer à ces formations pour être mieux sensibilisés à ces enjeux, développer leur réseau de contacts et faire connaitre leurs services. À l’avenir, nous souhaitons proposer cette formation à l’ensemble du personnel du CSAI.

L’implication des ICI FPJ dans les espaces collaboratifs

La pertinence de s’impliquer dans telle ou telle instances de concertation est souvent questionnée dans les organismes communautaires pour diverses raisons; nous en nommerons deux. Le temps consacré aux réunions de concertation diminue le temps d’intervention et lorsque l’intervenant est débordé, c’est souvent la concertation qui prend le bord. Les indicateurs privilégiés par les bailleurs de fonds portent souvent sur la quantité d’interventions menées et rarement sur le temps consacré à renforcer le filet social des familles (développement et renforcement des partenariats).

Au CSAI, nous avons fait le choix de faire de la concertation un espace privilégié de formation pour nos ICI, un levier pour développer des partenariats et des collaborations fluides dans l’intérêt des familles immigrantes et de leurs enfants ainsi que pour faire connaitre les services du CSAI en matière de protection de la jeunesse. Les ICI FPJ sont impliqués dans trois comités à ce jour.

 

Comité local Alliance Sud-Ouest-Verdun

Le Programme Alliance a été mis en place pour contrer la négligence des enfants. Les participants sont issus d’organismes communautaires, du CLSC et du Centre jeunesse. L’idée est de développer un langage commun afin d’agir ensemble pour contrer la négligence et prévenir les signalements dans le respect des missions de chacun.

Un spécialiste en activités cliniques offre du soutien clinique aux organismes communautaires qui font face à une situation de négligence et qui souhaitent pouvoir échanger sur la question. Ce programme comprend également une formation AIDE pour les partenaires impliqués ainsi que des séances de sensibilisation pour les acteurs de la communauté.

En plus d’être un espace d’échange clinique, ce comité est un espace de formation via la présentation par les institutions de leurs procédures et outils cliniques (Plan d’intervention, Plan d’intervention interdisciplinaire, Plan de services individualisé ou PSI, PSI internes). C’est aussi un espace pour mieux connaitre les autres ressources locales qui se présentent à tour de rôle au fil des rencontres.

 

Les comités locaux Ma famille, ma communauté de Batshaw et de la DPJ francophone

Le programme ma famille ma communauté vise les familles dont l’enfant est susceptible d’être placé dans une ressource d’hébergement (familles d’accueil ou centres de réadaptation pour jeunes en difficultés d’adaptation), d’être déplacé d’une ressource d’hébergement à une autre ou de retourner à la maison après un placement.

L’objectif est d’éviter le placement d’un enfant ou d’un adolescent dans une ressource d’hébergement ou d’en minimiser les conséquences lorsque celui-ci est inévitable. Il vise à créer autour de l’enfant et de sa famille un réseau de soutien composé de personnes significatives de leur communauté, impliquées et ouvertes à la collaboration pour le bien-être de l’enfant et de sa famille.

Le programme vise à s’assurer avec la famille et les représentants de la communauté (famille, entourage, intervenants, professeur, médecin, etc.) que toute décision concernant le milieu de vie de l’enfant est prise dans son intérêt et assure sa sécurité. Toutes les mesures et alternatives qui assurent la protection et le développement du jeune dans son propre milieu sont toujours considérées avant toute décision. Les comités locaux permettent aussi aux familles d’être accompagnées et soutenues dans leur milieu et de développer un filet social durable pour assurer le bien-être et le développement de l’enfant dans sa communauté.

Ultimement, ce programme aspire à réduire le nombre d’enfants qui vivront un placement, à favoriser les placements situés près du domicile familial, à favoriser les placements qui réunissent tous les membres d’une même fratrie, à réduire la durée des placements, à réduire le nombre de déplacements d’une ressource d’hébergement vers une autre et à augmenter le nombre de réunifications familiales avec succès.

L’élément central du programme Ma famille, ma communauté est la rencontre de processus décisionnel en équipe (PDÉ). Elle réunit plusieurs personnes de la communauté (famille, amis, entourage, intervenants, professeur, médecin, etc.) préoccupées par la situation de l’enfant ou de l’adolescent et de sa famille. Le PDÉ a pour but de réfléchir en groupe à la meilleure solution pour améliorer la situation familiale. Toute décision est prise dans l’intérêt du jeune afin d’assurer sa sécurité et son développement. Les parents, le jeune, s’il a 14 ans ou plus, et les personnes de la communauté participent à cette rencontre. Ils sont invités à y prendre une place importante en donnant leur opinion et en proposant des solutions. L’objectif de la rencontre est de prévenir le déracinement du jeune via la mobilisation de la communauté entière. À cet effet, toutes les pistes de solutions sont explorées par les participants qui s’engagent également à la mise en œuvre d’un plan de sécurité pour aider à assurer la sécurité de l’enfant. À cette rencontre participe les institutions, les représentants des organismes communautaires, le scolaire, la famille et le réseau de soutien de celle-ci. Toutes explorent ensemble toutes les pistes de solutions pour arriver à un consensus au regard à l’orientation de l’enfant. Chaque participant nomme la contribution de son organisme (aide au devoir, support avec les démarches au niveau de l’immigration, aide alimentaire, prise en charge par la pédiatrie sociale, etc.).

Les ICI du CSAI siègent sur :

  • Le Comité local Ma famille ma communauté Batshaw
  • Le Comité local Ma famille, ma communauté (Jeanne Mance et Montréal Nord) pour la DPJ francophone.

Conclusion

Ce dossier met en évidence la complexité des enjeux auxquels sont confrontés les personnes immigrantes et les personnes qui leur viennent en aide. L’exercice de la parentalité au Québec est déstabilisant tant pour les nouveaux arrivants qui découvrent un nouveau cadre de référence en matière d’éducation (valeurs, pratiques, acteurs, lois …) que pour les acteurs institutionnels (DPJ, CIUSSS) et communautaires qui ne savent pas toujours comment interagir avec les nouveaux arrivants, ni interpréter ce qu’ils perçoivent de leurs comportements.

Conformément au modèle interculturel québécois, les efforts d’adaptation doivent être réciproques et les actions mises en œuvre pour faciliter l’adaptation des parents et la protection des enfants doivent s’adresser à tous les acteurs concernés :

  • Les sessions Objectif intégration et les ateliers Espace parents s’adressent aux parents immigrants
  • Les formations offertes par le CSAI notamment la Formation Partenaires pour le soutien des parents immigrants et le respect des droits des enfants s’adressent aux acteurs institutionnels et communautaires intéressés à mieux comprendre les réalités variées des personnes immigrantes et à adapter leurs pratiques

 

L’atteinte de l’objectif passe aussi par une communication et une collaboration de qualité entre les principaux acteurs. C’est pour cela que les ICI FPJ existent et qu’elles siègent sur les Comités Ma famille, ma communauté montréalais francophone et anglophone, ainsi que sur le Comité alliance Sud-Ouest-Verdun qui réunit les acteurs intervenants locaux en lien avec les enjeux de négligence et de protection de la jeunesse.

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