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Entre Fondations et Fondements, le CSAI.
Tout commence par un regard. Un regard porté vers l’autre, vers celui qui arrive, mains nues et espoir au cœur.

Le premier souffle - 1923-1947

L’histoire du CSAI prend racine dans le courage et la bravoure d’une femme visionnaire. En 1923, Marie Gérin-Lajoie n’a que 33 ans, mais elle porte déjà en elle une conviction profonde : « À une époque comme la nôtre, soulager, améliorer ne suffisent plus, il faut transformer ».

Marie Gérin-Lajoie se dresse contre les inégalités de son temps et fonde l’Institut-Notre-Dame du Bon-Conseil. Trois mots l’habitent comme une flamme intérieure : dignité humaine, justice sociale, transformation sociale. Autour de ces fondements, elle construit un projet inédit dédié à l’action sociale et à l’émancipation des femmes.

Dans leur première maison de Westmount, les Sœurs ouvrent une fenêtre sur le Canada. Elles accueillent ces jeunes filles courageuses venues de leur campagne natale, le cœur plein d’espoir et la valise légère, cherchant un emploi dans la grande Montréal. Cours pratiques, langues, éducation sociale : chaque geste pose les bases d’une mission qui ne cessera de grandir.

L’Appel de l’Histoire - 1947

Septembre 1947 – Le monde sort meurtri de la Seconde Guerre mondiale. Des milliers de personnes déportées dans les camps de travail allemands attendent une main tendue. Le Canada s’engage à accueillir 10 000 déplacés, et Marie Gérin-Lajoie répond présente sans hésiter. Au 42 rue Western à Montréal, une maison s’ouvre. Le Centre Social d’Aide aux Immigrants naît officiellement. Sa mission ? Accueillir l’immigrant, l’écouter, l’accompagner dans son intégration.

Un matin d’octobre 1947, le premier train s’arrête en gare de Montréal. Sur le quai, sœur Marie Loyola Normandin se détache de la foule avec bienveillance, détermination et foi. Elle sera le cœur battant de cette maison-refuge jusqu’en 1956, accueillant le tout premier contingent de réfugiés d’Europe de l’Est à fouler le sol montréalais.

Dans cette maison, le CSAI ne rend pas seulement un service. Il offre un ancrage, un lieu où reprendre son souffle, poser ses valises et commencer à se reconstruire.

Des traditions qui nourrissent l’âme

Portée par l’élan de sœur Marie Loyola, une idée simple, mais puissante germe : organiser un souper chaque jeudi soir. Ce qui commence comme un petit rassemblement entre jeunes réfugiées devient rapidement les Jeudis du CSAI, une tradition qui durera près de 30 ans.

Le jeudi soir au CSAI, c’est plus qu’un souper : c’est une communauté en mouvement, un lien où l’on apprend à se sentir chez soi dans un pays nouveau. Entre 1947 et 1954, près de 8000 repas y seront servis, tissant des liens invisibles, mais indéfectibles.

Les chiffres de l’espoir

Les statistiques racontent une histoire humaine saisissante. En 1948, 1040 personnes franchissent les portes du CSAI. Cinq ans plus tard, ce chiffre double : 2193 personnes accueillies, représentant 584 familles avec enfants. En septembre 1949, un épisode particulièrement marquant : 150 orphelins polonais trouvent refuge au centre. Chaque chiffre cache un visage, chaque nom révèle une histoire de résilience.

L’évolution d’un engagement

Le CSAI grandit avec son époque. Dans les années 50, il est témoin des transformations politiques majeures : création du département de la citoyenneté et de l’immigration (1950), abandon de la discrimination raciale dans la loi de l’immigration (1962), signature de la Convention de Genève sur les réfugiés (1969).

La fenêtre s’élargit progressivement : Europe de l’Est, Asie, Maghreb, Moyen-Orient, Amérique Latine, Haïti, Afrique subsaharienne. Chaque communauté apporte sa culture, son histoire, sa richesse. Dans les années 70, l’équipe devient multiculturelle et multilingue. En 1995, deux tiers des employés sont nés hors du Canada, et les services s’offrent en 16 langues différentes.

Des reconnaissances qui honorent

Le 18 février 1954, dans une cérémonie sobre, mais profondément émouvante, le gouvernement polonais en exil remet à sœur Marie Loyola Normandin la Croix d’or du mérite. En 1984, le CSAI reçoit le 1er prix des communautés culturelles. En 1995, Denise Lainé obtient le prix Mérite des gens en mouvement des Caisses Desjardins.

Chaque reconnaissance qui confirme une évidence : le CSAI ne suit pas seulement l’histoire, il façonne.

Un Leadership visionnaire

Dès sa création, le CSAI dépasse l’aide individuelle pour embrasser un projet plus ambitieux : transformer les structures sociales à l’origine des injustices. Le centre joue un rôle central dans la création de regroupements ethnoculturels, défend les droits des travailleurs domestiques, et participe à la fondation de la Table de concertation des organismes de Montréal au service des réfugiés (1980).

Le passage de Témoin - 2003

2003 : une page se tourne. Les sœurs de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil, ces pionnières visionnaires, confient à d’autres mains l’œuvre de leur vie. De Marie Gérin-Lajoie à Lorette Langlais, la dernière religieuse à diriger le CSAI (1992-2005), elles ont tracé un sillage indélébile.

Aujourd’hui et demain

Depuis 1947, la promesse reste la même : qu’ils débarquent de trains bondés, de bateaux de fortune ou d’avions surchargés, une main se tend vers les réfugiés. Les crises passent, les visages changent, mais notre engagement demeure intact.

Solidarité, détermination, humanité : hier comme aujourd’hui, ces valeurs nous définissent. Car comme le disait Marie Gérin-Lajoie avec cette sagesse qui traverse les décennies : « Il ne faut pas cesser de croire aux prochaines floraisons parce qu’au premier printemps le bourgeon est encore rebelle aux ardeurs du soleil ».

Le CSAI continue d’écrire l’histoire, un accueil à la fois, une vie reconstruite à la fois. Entre fondations solides et fondements inébranlables, nous restons fidèles à cette mission première : offrir dignité et hospitalité à ceux qui cherchent un nouveau départ.

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