Discriminations dans le domaine des arts
La troisième capsule vidéo du projet Silence Discrimin Action porte sur les défis vécus par les artistes immigrants lors de leur parcours d’insertion socioprofessionnel au Québec. Notre experte invitée, Hanieh Ziaei, directrice générale au centre culturel George Vanier, sociologue et politologue, met en lumière les rapports de force qui existent dans le domaine des arts et les difficultés qui se posent aux artistes issu-e-s de l’immigration.
Dans ses échanges avec Hanieh, le participant à cette vidéo, Ivan Atehortua, nous a partagé les obstacles rencontrés lors de son parcours d’insertion socioprofessionnel dans le milieu des arts et de la culture.
Discrimination dans le domaine des arts
Le domaine des arts n’est pas si différent des autres domaines professionnels; la discrimination systémique s’y pose aux personnes immigrantes comme un défi lors de leur parcours d’insertion socioprofessionnelle.
Qu’en est-il du vécu des artistes immigrants ?
Le chemin vers l’insertion dans le milieu des arts est assez long et pas toujours tranquille pour les artistes issus de l’immigration; l’absence de la reconnaissance des diplômes acquis à l’étranger, le système de subvention peu connu, les réseaux limités et les barrières linguistiques sont les principales entraves à une insertion socioprofessionnelle plus rapide.
Pistes d’action
Pour aborder une solution aux enjeux liés à l’inclusion des artistes immigrants dans le domaine des arts et favoriser la diversité culturelle, plusieurs mesures ont été mises en place dans les milieux artistiques et au niveau des institutions. À titre d’exemple, pour un financement plus équitable et responsable des projets artistiques, des critères de sélection dont « la diversité »,
« l’inclusion », et « la représentativité » ont été ajoutés aux dossiers de subvention. Malgré tout, on constate que ces tentatives ont été parfois « avortées » et parfois « maladroites », car certains artistes ne se reconnaissent pas de cette manière; ils ne souhaitent pas être vus comme l’autre ni figé dans une catégorie homogénéisante et stigmatisante. D’ailleurs, de tel genre de conceptualisation a créé une ligne de démarcation, une catégorisation binaire entre eux et nous; nous étant les artistes québécois-canadiens et eux en tant qu’artistes venus
Problématique
Système de subvention
• Méconnaissance du système de financement
Le système de subvention qui est actuellement à la disposition des artistes aussi au niveau fédéral que provincial est « peu connu » ou « mal connu » auprès des artistes immigrants. Ceci contribue à une catégorisation binaire entre ceux qui savent déjà comment jouer avec le système et ceux qui ont moins d’expérience professionnelle dans le contexte d’accueil.
• Sous-considération ou manque de valorisation d’expérience professionnelle acquise à l’étranger
Les artistes pouvant démontrer un historique de subvention ont une chance plus élevée d’être acceptés pour le financement de leurs projets artistiques et culturels. Fait qui pose des défis aux nouveaux arrivants artistes n’ayant pas d’expériences dites canadiennes; comment répondre à ce critère d’historique si l’expérience accumulée ailleurs n’est pas reconnue?
Absence de reconnaissance de diplômes acquis à l’étranger
La non-reconnaissance des diplômes et des expériences acquises à l’étranger rend difficile l’accès aux emplois payants pour les artistes issus de l’immigration. Ils devront souvent aller vers des emplois à faible rémunération, parfois sur plusieurs petits boulots, pour pouvoir faire une activité artistique à côté.
Lacune de réseau et de réseautage
Les réseaux de contacts limités ont des impacts négatifs sur l’insertion socioprofessionnelle des artistes immigrants. Le manque de réseau et de réseautage est une entrave majeure pour une intégration assez rapide et aisée dans le milieu du travail. Cette réalité exacerbe égale- ment l’exclusion que vivent les artistes immigrants nouveaux arrivants. Fait qui ne concerne pas uniquement Montréal ou Québec et qui s’observe partout dans le monde.
• Accompagner et soutenir des artistes nouveaux arrivants par les institutions culturelles
• Valoriser les expériences prémigratoires
• Faciliter l’accès des artistes issus de l’immigration aux postes clés dans le milieu artistique